
Pas de désistement en faveur du PS ni d’alliance avec le FN. C’est la position que devrait adopter l’UMP cet après-midi, lors de son bureau politique extraordinaire. Alors que le PS a appelé dimanche soir au «désistement républicain» pour «faire barrage au FN» dans les 61 circonscriptions dans lesquelles le parti frontiste sera présent au second tour, l’état-major de l’UMP devrait sans surprise se prononcer en faveur de la ligne du «ni-ni». Une ligne que Jean-François Copé a défendue, ce matin sur Europe 1. «Il n’y a pas d’alliance avec le FN. Faut-il soutenir un candidat du PS qui est allié avec l’extrême gauche de Jean-Luc Mélenchon? Je n’en suis pas sûr», a assuré le secrétaire général de l’UMP. «Il n’est pas question d’appeler à voter pour un parti dont on ne partage pas les idées et les propositions», a déclaré de son côté Bruno Le Maire au sujet du PS.
Jean-François Copé justifie cette ligne par les alliances qu’il prête au PS avec la gauche radicale. «C’est quand même extravagant qu’il y ait à ce sujet ce procès d’intention tellement parisien, alors que personne ne demande rien au PS qui s’allie avec Jean-Luc Mélenchon, qui explique que Fidel Castro n’est pas un dictateur», s’insurge-t-il. Un argumentaire que le député maire de Meaux avait déjà développé lors des dernières cantonales, au cours desquelles l’UMP avait déjà adopté la position du «ni-ni». À l’époque, plusieurs personnalités comme François Fillon ou Nathalie Kosciuszko-Morizet s’étaient désolidarisées de cette ligne en appelant clairement à voter contre le FN. Derrière la question de la stratégie électorale, c’est donc un nouvel épisode de la guerre Copé-Fillon qui se joue cet après-midi au bureau politique. Dimanche soir, la sénatrice Chantal Jouanno, qui soutient ouvertement l’ex-premier ministre dans la course à la présidence de l’UMP, a réaffirmé qu’il fallait «faire un barrage absolu» au parti de Marine Le Pen.
Des désistements possibles en faveur du FN
D’autres à l’UMP réfléchissent en revanche à se désister en faveur du Front national. Dans la seconde circonscription du Gard, par exemple, le député UMP sortant Étienne Mourrut, qualifié pour le second tour loin derrière le frontiste Gilbert Collard et la socialiste Katy Guyot, hésite à maintenir sa candidature. «On réfléchit. Ce sera une décision collective prise avec les militants et sympathisants, à la base», expliquait-il hier soir. Comprendre: les consignes de la direction parisienne de l’UMP sur le refus d’alliance avec le FN n’entrent pas en ligne de compte. Dans la 16e circonscription des Bouches-du-Rhône, l’UMP Roland Chassain, lui aussi arrivé en 3e position derrière le FN et le député socialiste sortant Michel Vauzelle, consulte lundi d’autres candidats locaux avant de prendre sa décision sur un éventuel désistement en faveur de la candidate frontiste.
Une autre attitude pourrait susciter des remous au sein de l’UMP: celle de Nadine Morano, devancée par le socialiste Dominique Potier dans sa circonscription de Meurthe-et-Moselle, qui a appelé les électeurs frontistes, «avec lesquels (elle) partage les mêmes valeurs», à voter pour elle. Jean-François Copé, lundi matin, s’est voulu conciliant: «Ce qui compte, ce ne sont pas les mots, ce sont les actes. Chacun sait qu’il n’y a pas d’alliance, mais chacun sait qu’avec Nadine Morano nous avons une personnalité formidable. Je lui apporte tout mon soutien».«On a fait cette campagne sur nos valeurs, on la fera au second tour de la même façon», a rappelé dimanche soir François Fillon, dans ce qui pourrait ressembler à un rappel à l’ordre
WordPress:
J’aime chargement…